+ Le synopsis.

Il y a de nombreuses années, ma mère me racontait chaque soir la même histoire, celle-là même que lui racontait sa mère qui la tenait elle aussi de la sienne : l'histoire d'une jeune fille qui avait connu la fin du monde.

A cette époque, je n'arrivais pas à concevoir que le monde puisse avoir une fin, mais lorsque ma mère évoquait des masses de terre entrant en collision, des animaux devenus fous, des virus foudroyants, des tornades déchaînées, des raz de marée dévastateurs et d'autres catastrophes naturelles, je ne pouvais m'empêcher d'envier cette fille qui avait connue autre chose que l'Ere des Grandes Eaux. Car bien que la fin du monde eut quelque chose d'effroyable, j'aurais tout donné pour ressentir le souffle puissant des ouragans m'emporter dans un tourbillon plutôt que de subir jour après jour l'air artificiel de l'Archebulle n°5.

L'histoire racontait qu'avant l'Anéantissement Total, des personnes de toutes nationalités, de tout âge, de toutes races, des animaux, ainsi que tout ce qui avait pu etre sauvé, avait été entassés ça et là dans des Ilots flottants quasiment indestructibles, élaborés depuis le début du siècle par les meilleurs scientifiques en vu d'une catastrophe planétaire, séparant ainsi des familles entières. Suite au déferlement violent des éléments, les eaux du globe recouvrirent entièrement la Terre, et seuls les chanceux présents dans les Archebulles furent sauvés. Je n'étais pas présente lors de l'Anéantissement Total. Je n'étais même pas née, mais aujourd'hui et ce bien malgré moi, je garde les séquelles d'une période de l'histoire qui a tout fait basculer à jamais; nous qui étions autrefois Maîtres des continents, nous voilà devenus objet voguant au bon gré de notre Mère à tous, qui nous nourrit et qui apporte l'énergie nécessaire à notre survie : la mer... celle-là même qui a tout détruit.